Avec des étudiants du conservatoire, d'art du spectacle et d'autres, nous avons décidé de monter Médée à partir du texte de Corneille. Pour aboutir ce travail, nous avons besoin de nous représenter deux ou trois fois dans une salle. D'où notre demande à Eve : 

-L'annexe de la cafeteria : ouverte une heure et demi avant le spectacle, on y servira un repas vegan. Un moment de détente et convivialité avant le spectacle où  l'on pourra se poser, se détendre avant le spectacle. (entre prix libre et 5 euros, pas encore déterminé)

-L'agora où se déroule le spectacle. (en fonction du prix de la salle, entre 5 euros et 8 euros, sinon au chapeau). 
Il y aura besoin de l'avoir dans l'idéal une journée avant la représentation, sinon une après-midi, afin de tenter des filages/filages techniques. 
Nous aurons besoin de rajouter des lumières. Nous aurons probablement l'aide d'une étudiante pour cela, qui apprend justement le métier de la lumière. La scénographie est composée de trois escabeaux en fer.

-Le petit salon pour que les comédiens puissent se reposer, se changer, se maquiller avant le spectacle. 

Les dates qui nous arrangeraient : 14 au 23 mai, puis du 27 mai au 6 juin. 

Pour plus d'informations, voici ma note d'intention : 

Médée, adaptée du texte de Corneile, 
Note d’intention

Avec Chloé Datlelalongue, Mélisande Cambonie, Mirandoline Audoin (danse), Claire Mattina, Armance Bryant, Maïlys Besson, Eve Besson, Léo Bourgeon, Geoffrey Couraud, Noé Laussedat (jeu), Teddy Ferrat, Mélisande Cambonie (musique), Hassen Fiallip (assistant mise en scène), Adèle Christin (mise en scène)

            Montrer Médée, c’est montrer une femme qui revendique sa place dans un monde d’homme, qui se montre tout aussi terrible, tout aussi guerrière qu’eux. Ce mythe fait écho à la revendication d’une place égale aux hommes pour les femmes, qu’un trouble culturel vient retarder. Les femmes seraient soi disant plus faibles, plus douces, plus soumises que les hommes, et Médée enrage.

            En parallèle de cela, Créuse est vue comme son double. Elle accepte sa place seconde dans la politique pour manœuvrer habilement. Médée comme Créuse sont politiciennes, sauf que quand Médée veut s’imposer comme un homme, Créuse s’impose comme une femme, et utilise les armes que sont sexe lui donne. Avec la politique, leur souffrance est la même. Le feu que Médée ressent au dedans, Créuse le ressent au dehors au moment de sa mort. C’est pourquoi elle porte la chanson de Anne Sylvestre, La Sorcière : Créuse est porte parole des deux femmes. 

            L’artifice et les images culturels    - qu’est-ce qu’être un homme ? Qu’est-ce qu’être une femme ? Qu’est-ce qu’être l’élite ? -    prennent aussi leur place dans les costumes : un maquillage vient cacher les visages, les habits sont tous dans les mêmes tons noirs pour montrer l’appartenance à une société commune. 

            Et comment réagit ce monde lorsque l’artifice explose ? Le choix des escabeaux peints en noir, qui permettent d’abord de marquer les rapports hiérarchiques, prennent aussi le rôle de déconstruire les corps. Les corps des comédiens s’imbriquent dans un univers qui le met à mal, parfois le cache, parfois le suspend, parfois le tord. Les trois danseuses, qui représentent l’intériorité de Médée, son incompréhension devant la violence des hommes et sa propre violence, occuperont cet espace. La volonté avec cette scénographie est de ne pas influencer l’imagination du spectateur : un escabeau, cela peut être n’importe quoi, il se transforme en trône ou  en labyrinthe d’un regard à l’autre. Le choix de les peindre en noir et de rappeler la couleur des rideaux et d’une scène de théâtre.  Ainsi que ces éléments, il est une toile laissée libre à l’imagination du spectateur. Il ne faut pas que le public rentre dans une contemplation béate du décor, mais qu’au contraire le décor laisse place libre à son imagination, laisse place au public pour qu’il soit actif.

            Les vers rentre dans cette déconstruction, on utilise leur nature double : à la fois ce qu’il y a de plus ordonné, de plus emprisonné, de plus culturel dans la diction ; et à la fois le langage qui se transforme, qui devient plus lyrique, plus étrange, incontrôlé sous les effets de la passions. Le choix de déconstruire les vers sur certaines scène choisies permet de retrouver cette sensation d’immédiateté entre le langage et la passion. 

            La « musique » et la « danse » seront fait à partir de laboratoire. Mais il s’agit plus de son que de musique, de mouvement que de danse. On s’éloigne des formes connues pour  surprendre, pour ne pas que le public colle des émotions déjà connues sur ce qu’il reçoit, mais qu’il reçoive simplement la sensation, purement, avec toute sa puissance.