C'est l'histoire de ces gens qui ne veulent pas devenir adulte. Qui partent s'amuser dans la forêt, déguisés en
elfes et en chevaliers, qui jouent aux jeux vidéos toute la journée, qui vivent dans les livres et les bédés. Bref,
des grands enfants déconnectés de la "réalité".
Mais, s'ils ne font rien de sérieux, rien d'important, pourquoi raconter leur histoire ?
Peut-être parce qu'elle pose, en creux, des questions importantes.
Qu'est-ce que c'est, exactement, "être adulte" ? Et qu'est-ce que ça pourrait être ?
Comment la société fait de nous des adultes ? Comment ça se passe, en pratique ? Comment on le vit ?
Vers la fin des années 2000, voilà ces jeunes excentriques qui revendiquent une identité commune : le mot
geek cesse d'être une insulte et devient une étiquette pour leur sous-culture, au croisement des cultures
numériques, populaires, ludiques et fantastiques.
Leur histoire, c'est aussi l'histoire d'une communauté parmi d'autres, parfois diabolisée, parfois encensée. Entre
communautarisme et prosélytisme, c'est une histoire de marginalisation, de récupération, de conscientisation.
Cette histoire, c'est aussi l'histoire de nos adolescences. Et de l'institution éducative, bien sûr, qui nous
encadre tous, ou presque, pendant les premières décennies de nos vies.
Où l'on raconte comme le collège façonne, non seulement notre rapport aux savoirs, mais aussi notre rapport
aux autres et à nous-mêmes, au plaisir, au travail, à la vie elle-même.

Conférence Gesticulée, par Clément Charpentier.
Prix libre.